avril 25, 2024

LES SCIENTIFIQUES FRANÇAIS

REVUE DE PHILOSOPHIE DE LA PAIX

LA BIO MÉTAPHYSIQUE DES ALLERGIES

 

Dr. Corneille DAGBA, MD (Hom), ND, DPsy, PhD

Qu’est-ce-que la métaphysique ?

Selon le dictionnaire, la métaphysique est la recherche rationnelle ayant pour objet la connaissance de l’être (esprit,  nature, Dieu, matière…) des causes de l’univers et des principes premiers de la connaissance).

Qu’est-ce que la maladie ?     

 C’est la prise en otage de la santé par une illusion contraire à sa nature. Autrement dit la santé est l’équilibre entre la vie, la stabilité et la puissance. La santé est toujours présente en nous c’est ce que la naturopathie appelle le principe de l’homéostasie qui repose sur trois piliers : la Vie, l’Équilibre  et la Puissance.

Dans cette approche, la maxime du temple de Delphes, « Connais- toi toi-même et tu connaitras l’univers  et les Dieux» autrement dit : Sache qu’il y a en toi un principe d’excellence qui doit guider tes actions.

La neuro-immuno-endocrinologie est un terme scientifique incompréhensible pour beaucoup qui rassemble sous une même entité notre cerveau et ses prolongations : le système immunitaire, souvent assimilé à un rôle de défense contre les bactéries et les virus mais dont les fonctions sont plus vastes et le système hormonal qui réunit les hormones et leurs glandes (ovaires, pancréas, thyroïde, surrénales).

Traditionnellement, ils étaient étudiés séparément, mais l’importance des relations qu’ils entretiennent exige de les associer.

L’allergie immédiate est aussi appelée hypersensibilité immédiate ou de type 1. L’hypersensibilité, prend-elle naissance dans un désordre immunitaire ? L’hypersensibilité immunologique est-elle consécutive à un trouble neuropsychologique ou à une agression infectieuse ?

Quand le mental tient la santé en otage le danger est imminent.

Tout ce qui existe procède de la métaphysique. L’existence d’une chose présuppose donc une récurrente qui produit la chose et cette récurrence que nous appelons sa combinatoire, sa loi possède elle-même un principe c’est-à-dire la chose sans laquelle la chose n’est pas la chose.

S’il y a une chose qui dérange les gens aujourd’hui c’est la maladie (le mal a dit).La maladie est toujours perçue comme quelque chose de négatif de néfaste quelque chose de pas souhaitable, quelque chose de mauvais, quelque chose de dégradant. Quand on est en présence des affres de la maladie, on est profondément choqué. C’est naturel. Toutefois il faut reconnaitre que si nous ne changeons pas d’état intérieur à l’endroit de cet état de fait que métaphysiquement nous ignorons, nous serions portés par cette même émotion, à recréer un cycle de maladie intérieure qui va se générer à l’extérieur. Une émotion de haine, une émotion de colère, une émotion de frustration à l’endroit de la maladie signifie en fait que nous ne faisons qu’entretenir les souches primordiales de cette maladie qui a un écho en nous que nous entretenons et qui va irrémédiablement générer cet état de fait. C’est la raison pour laquelle il est important de sortir de ce schéma c’est-à-dire de cette carte mental pour se créer une réalité en comprenant mieux au-delà de cette manifestation la dimension métaphysique de la maladie Si elle se

manifeste c’est qu’elle a une raison d’être ou un principe qui l’autorise à se manifester. En comprenant ce principe, il est plus facile pour nous de changer  cette attitude.

Ces questions résument une partie de la complexité de la réflexion nécessaire pour progression dans la prise en charge. Le caractère métaphysique de l’allergie est incontournable.

Les allergies sont en perpétuelle augmentation. Dans notre monde toujours plus sophistiqué et aseptisé, elles représentent pour beaucoup un obstacle au bien-être. L’arsenal médicamenteux est souvent efficace en urgence mais comporte beaucoup de lacunes pour les faire disparaître. Une compréhension systémique et holistique de cette affection permet de proposer de nouvelles thérapies.

Nous sommes de plus en plus nombreux à être concernés par les allergies. Même pour les statisticiens les plus restrictifs, elles concernent  plus de 20% de la population française et pour ceux qui y attachent les nombreuses formes d’intolérances en particulier alimentaires.

MÉCANISMES  DES ALLERGIES

Cette affection se manifeste par des symptômes bien connus : démangeaisons, difficultés respiratoires, peau rouge craquelée desséchée, nez qui coule, yeux qui piquent ou larmoient et d’autres moins connus : diarrhées, constipation, mal au ventre, perte de cheveux, fatigue, transpiration excessive ou insuffisante, troubles de sommeil, malaise vagal, épilepsie…

Les maladies dites allergiques comme l’eczéma et l’asthme prennent aussi des aspects différents en fonction de l’âge, de l’étendue de la localisation et même du retentissement sur la vie quotidienne.

Le terme allergie est parfois réservé aux réactions immédiates. Il est étendu à des réactions beaucoup plus retardées pouvant être mise en évidence après plusieurs années d’évolution.

Certains définissent l’alcoolisme comme une allergie à l’alcool. Pour la maladie cœliaque guérie après éviction du gluten de l’alimentation, doit-on utiliser le terme intolérance ?

Parmi les intolérances alimentaires, on mélange des réactions de toxicologie et des réactions d’hypersensibilité. Quand on ne supporte pas son patron ou sa belle-mère, le langage courant parle souvent d’allergie.

La diversité des symptômes et des maladies rattachés à ce trouble nous contraint à parler des allergies plutôt que de l’allergie au singulier. Cet éclectisme est à l’origine de confusion autant dans le corps médical que parmi les patients ou leur entourage.

PHYSIOPATHOLOGIE

Dans toutes les formes d’hypersensibilité le sujet est tout d’abord exposé à un élément extérieur que l’on appelle en immunologie un antigène. Le système immunitaire va réagir en fonction de ses caractéristiques propres. Il se sensibilise d’une certaine manière et mémorise l’information. À ce stade il n’y a pas de réaction allergique. Lors du deuxième contact, qui peut être très proche ou très éloigné, le souvenir de ce premier contact permet une réaction plus rapide qui en fonction de l’état du système immunitaire peut être très violente avec production de molécules ayant des propriétés locales  ou générales aboutissant à démangeaison.., inflammation, fatigue, spasme des bronches (asthme) et parfois même choc cardiorespiratoire. L’inflammation a souvent pour effet  d’activer et d’entretenir les phénomènes  allergiques ce qui installe le cercle vicieux inflammation/allergie.

Une personne allergique aux acariens aura souvent plus de réaction après une grippe puisque celle-ci aura déclenché une réaction inflammatoire.

HYPERSENSIBILITÉ DE TYPE I OU IMMÉDIATE

Il s’agit de l’allergie sous sa forme la plus banale. Par exemple celle aux piqûres de guêpes qui se traduit dans ses formes graves par une gêne respiratoire parfois mortelle.

Ce type d’hypersensibilité regroupe l’ensemble des phénomènes liés à  des réactions immédiates chez un sujet qui a déjà été exposé à un antigène, ce que l’on appelle l’anaphylaxie. On constate l’association de manifestations  cliniques d’hypersensibilité et la production excessive d’immunoglobulines E (IgE). Cette réaction physiologique est adaptée pour lutter contre les parasitoses et les cancers mais pas pour les guêpes ou les cacahuètes.

Les aspects cliniques sont variables avec des allergies alimentaires, source de dermatite atopique chez le nourrisson, auxquelles succède selon l’âge : rhinites, conjonctivites, asthme etc.

HYPERSENSIBILITÉ DU TYPE II, IMMUNITECYTOTOXIQUE

Elle a tout d’abord été observée lors de l’introduction, dans l’organisme d’antigènes appartenant à la même espèce mais dont il est dépourvu lui-même (groupe sanguin, HLA). Grossièrement ceci correspond à trois situations ; grossesse (maladie hémolytique du nouveau-né), transfusions sanguines, transplantations.

Cette réaction cytotoxique implique surtout des immunoglobulines G (IgG) et parfois des IgM.

HYPERSENSIBILITÉ DE TYPE III,  OU A IMMUNS COMPLEXES

Elle fait suite à la création d’anticorps précipitants qui se déposent au sein du tissu cible. Le complexe formé par antigène-anticorps est en quantité trop importante. Il ne peut pas être évacué. Il se précipite dans les organes provoquant une nouvelle réaction immunitaire.

C’est la maladie du poumon du fermier (allergie à mycropolyspora faenl), la maladie des éleveurs d’oiseaux (allergie aux protéines de sérum et de déjection des pigeons, perruches, perroquets ou poules) ou la maladie du charançon du blé (allergie à sitophilus granarius) etc.

HYPERSENSIBILITÉ DE TYPE IV, OU ALLERGIE RETARDÉE.

C’est une réaction d’infiltration cellulaire (lymphocytaire). La forme clinique la plus classique en est l’écréma avec une infiltration épidermique réalisant une spongiose locale. L’antigène réagit directement et préférentiellement avec des cellules lymphocytaires au sein même d’un tissu provoquant une réaction inflammatoire avec gonflement et altération du tissu impliqué. Les personnes souffrant d’écréma connaissent bien ces lésions cutanées rouges, gonflées, rugueuses.  Les hypersensibilités les plus connues et donc considérées comme les plus fréquentes en terme de maladies allergiques sont les immédiates et les retardées. En pratique les diverses formes sont probablement intriquées, ce qui explique en partie la diversité des symptômes des réactions aux médicaments et des évolutions. Beaucoup de réaction d’intolérances alimentaires font partie des hypersensibilités de type II ou IV. Cliniquement la réaction est retardée et il n’existe pas d’IgE spécifiques.

ALLERGIES ET PSYCHÈ

À l’instar de beaucoup de maladies ou de syndromes difficiles pour ne pas dire impossibles, à soigner ou à guérir, les allergies sont souvent qualifiées de psychologiques  Cette qualification a pour objectif de rappeler que corps et esprit sont indissociables.

Les interactions entre systèmes immunitaire et neurologique ne sont plus à démontrer. De nombreuses études prouvent l’intérêt d’un travail psychologique en cas d’asthme ou d’écréma mais en dehors de quelques cas tout à fait rares, la guérison n’est pas obtenue en ne travaillant que sur l’axe psychologique.

Les intolérances alimentaires surviennent souvent chez des parents dont la gestation (la période dans l’utérus de leur mère) s’est déroulée dans un environnement difficile (stress maternel, maladie pendant la grossesse.)

Ceci peut prédisposer l’inconscient de l’individu à interpréter son environnement comme hostile (cf matrices périnatales du docteur Stanislas GROFF). Cette constatation n’a pas pour objectif de culpabiliser la mère mais seulement de permettre d’orienter le travail psythérapeutique.

QUE FAIRE DE L’ALLERGIE ?

Puisque le corps réagit de façon inappropriée à une substance, les solutions consistent à :

  • Éliminer la substance de notre environnement.

Cette stratégie bien connue  en psychiatrie sous le terme d’évitement a pour avantage de donner  en  fait pourvoyeur au long terme d’une aggravation de l’état psychologique de l’individu.

  • Bloquer certaines réactions immunitaires ou certaines étapes des réactions qui en découlent
  • Améliorer la tolérance

C’est l’objectif recherché par les allergologues en pratiquant la désensibilisation  (par voie orale ou injectable. Cette technique a fait ses preuves mais se limite aux allergènes de l’environnement aérien (acariens, pollens, poussière de maison) ainsi qu’à l’allergie à la piqure de guêpe.

 Les allergies alimentaires ou aux animaux ne sont pas concernées par cette technique. En cas de réaction à plus de deux allergènes, les résultats sont souvent décevants.

D’autres méthodes poursuivent le même objectif en travaillant sur la tolérance générale comme le régime hypoacide des naturopathes ou des traitements de terrain en phytothérapie, acupuncture ou homéopathie.

On retrouve le même objectif en micronutrition  (probiotiques, compléments nutritionnels favorisant le bon fonctionnement de la barrière intestinale ou modulant l’inflammation, vitamine B1). La technique d’isothérapie en homéopathie peut aussi être utilisée pour améliorer la tolérance spécifique.

CAS CLINIQUE (ALLERGIES ET CONFLITS)

Pierre 9 ans souffre d’écréma  généralisé depuis l’âge de 3 mois. De très nombreux traitements locaux (crèmes hydratantes, cortisone) ou généraux (antihistaminiques, homéopathie) n’ont pas permis d’apporter un soulagement durable. Pierre et ses parents sont à bout ; les démangeaisons et l’état de sa peau l’empêche de mener une vie normale. L’arrêt des laitages et du poisson permet de faire disparaitre  son écréma en quelques semaines. Les tests allergologiques cutanés ainsi que le dosage sanguin des IgE  spécifiques des protéines du lait et du poisson sont négatifs. L’allergologue  conclut qu’il n’existe pas d’allergie à ces aliments et suggère d’en reprendre une consommation « normale ». Leur réintroduction provoque la réapparition des symptômes en quelques jours. Cette rechute incite les parents à s’opposer à l’avis de l’allergologue et à reprendre le régime d’éviction. Étant donné que Pierre  déjeune à la cantine, ils demandent à ce que l’on tienne compte de ses allergies alimentaires. Afin de mettre en place un protocole individualisé on demande aux parents de fournir un certificat médical  rédigé par les médecins concernés. Le médecin traitant constatant la rechute rédige un certificat médical favorable à un régime d’éviction. L’allergologue s’appuyant sur les résultats des tests, rédige un avis contraire. Le médecin scolaire doit alors se prononcer. Au grand des parents il tranche en faveur du spécialiste.

 Ce genre de situation débouche même parfois sur un procès contre le médecin traitant qui s’oppose à l’avis du « spécialiste allergologue».

Dans un esprit de médecine intégrative les techniques dites alternatives sont donc actuellement surtout proposées en cas de multi allergies, d’allergie alimentaire ou d’échec des thérapeutiques allopathiques.