mai 1, 2024

LES SCIENTIFIQUES FRANÇAIS

REVUE DE PHILOSOPHIE DE LA PAIX

EXPLIQUER LES MOTS

Prof. Iesuitov Andrei, Grand docteur en philosophie, docteur en sciences philologiques, professeur, académicien

EXPLIQUER LES MOTS

Dans le poème d’A.S. Pouchkine « Le Prophète », le « Séraphin à six ailes » arrache de la bouche du faux prophète la « langue oiseuse et sournoise » et lui met dans la bouche « l’aiguillon d’un serpent sage ». Ne soumettons pas, même métaphoriquement, à une opération aussi douloureuse les personnes à la « langue oiseuse et méchante ». Les serpents se présentent également sous de nombreuses formes, y compris des serpents très venimeux dotés d’une langue mortelle.

En même temps, la « langue oiseuse et trompeuse » se manifeste effectivement à l’heure actuelle.

A ce propos, citons d’autres autorités. K. Marx considérait le langage comme « la réalité immédiate de la pensée ». Р. Descartes appelait à une « explication des mots » afin de « débarrasser le monde des illusions ». F.I. Tyutchev a affirmé qu' »une pensée prononcée est un mensonge ». L’expression « Cogito ergo sum » – « Je pense, donc j’existe » – est bien connue. B. Pascal pensait que « notre dignité est dans la pensée ». A.I. Kuprin a écrit que « la pensée est immortelle ».

Pour la « philosophie de l’interaction (« bialisme ») » (PV), un certain nombre de conclusions fondamentalement importantes découlent de tout cela.
La pensée a une expression linguistique (verbale). La pensée peut être pensée et exister de différentes manières. La pensée reçoit sa dignité en étant verbalement précise par son expression. C’est l’explication des mots qui sauve la pensée humaine de l’illusion. Celui qui parle et écrit de façon inexacte, pense et agit de façon non conforme à la réalité, matérielle et spirituelle, ce qui conduit à de graves erreurs théoriques et pratiques, essentielles pour l’homme, pour tous.

La pensée se réalise théoriquement et pratiquement dans une certaine idée, qui est l’interaction de la pensée et du sentiment exprimés verbalement.

Compte tenu de tout ce qui précède, il est urgent de créer un dictionnaire terminologique explicatif concis qui, du point de vue de FV, comprenne les termes les plus fréquemment et en même temps les plus arbitrairement utilisés à l’heure actuelle, divers termes fondamentalement importants, auxquels on donne une interprétation inexacte et partiale qui ne correspond pas à la réalité, matérielle et spirituelle.
FV donne une explication de principe de ces termes, motivant ainsi philosophiquement et linguistiquement le processus multiforme de création d’un monde sans violence, matérielle et spirituelle.

Commençons donc par notre dictionnaire. Les termes y sont classés par ordre alphabétique.
Agression (du latin aggressio) signifie étymologiquement attaque, mode d’action offensif, ce qui permet une interprétation assez large de l’agression et de ses différents types. En même temps, partout et en tout lieu, l’agression est interprétée comme une attaque. Dans le même temps, l’agression est interprétée par certains hommes politiques modernes comme une forme particulière de défense, la défense d’une partie contre une attaque supposée de l’autre partie. La supposition n’est pas identique à une attaque réelle, qui perturbe effectivement l’état de paix entre les pays. L’agression ne peut en aucun cas conduire à l’établissement d’une paix sans violence. La voie de l’agression est désastreuse pour ceux qui l’ont choisie et l’imposent aux autres.
L’adéquation (du latin adaequatus) signifie étymologiquement la mise en équivalence, l’identité, matérielle et spirituelle, et un phénomène est reconnu comme semblable à un autre phénomène, presque identique à lui. Lorsque l’on demande une réponse adéquate au terrorisme, cela signifie en fait que l’on est soi-même un terroriste. Cette réincarnation particulière n’est guère propice à un monde sans violence.
L’ambition (du latin ambitio) signifie étymologiquement déraison, absurdité, prétention, arrogance. Cependant, l’ambition est souvent perçue comme la grandeur des projets, la grandeur des succès obtenus, les conditions d’un développement rapide et l’obtention de résultats positifs considérables. Une telle ambition est, en fait, pour le moins futile et ne contribue en rien à la création d’un monde sans violence.
La virtualité (du latin virtualis – possible) signifie étymologiquement qu’il ne s’agit pas de quelque chose qui doit et peut se manifester dans certaines conditions. Il s’agit d’une réalité spirituelle particulière qui n’est créée par rien ni personne et qui devient directement et sensuellement perceptible, existant en dehors et indépendamment de l’homme.

Le génocide (du grec genos – genre et du latin caedere – tuer) signifie étymologiquement la destruction du clan et de la tribu, et historiquement plus tard des ethnies et des nations les unes par les autres. Il s’agit d’une extermination consciente d’une nation par une autre nation. Le génocide est l’holocauste. En même temps, l’extermination d’un peuple ou de la population d’une certaine région composée de plusieurs nations ne peut pas être considérée comme un génocide. Le génocide est la destruction d’une nation par une autre nation, et non d’un peuple, car un peuple peut être composé de plusieurs nations. Il faut garder cela à l’esprit lorsqu’on accuse un pays ou un État de génocide.
La géopolitique (du grec geo – terre + du grec politike – gestion de l’État) signifie étymologiquement non pas une politique d’agression et de conquête à l’échelle mondiale, mais en principe une politique étrangère et différente à l’égard de régions distinctes et du monde dans son ensemble. Il s’agit précisément d’une politique différente et multifonctionnelle.

L’identité (du latin identicus) signifie étymologiquement la similitude, la ressemblance avec quelque chose ou quelqu’un, plutôt que la supériorité exclusive, l’authenticité incomparable. En fait, les pays sont à la fois semblables et différents dans leur existence et leur développement. Avec une attitude consciente de l’identité, il n’est en principe possible nulle part et en rien qu’un phénomène réel, matériel ou spirituel, soit vraiment original.

L’intégration (du latin integratio – restauration, reconstitution) signifie étymologiquement non seulement l’unification de parties, mais aussi l’adaptation des parties les unes aux autres et leur reconnaissance du rôle de leader de l’ensemble qui se tient au-dessus d’elles par rapport aux parties unificatrices. Il ne s’agit pas de souveraineté. Il faut également garder à l’esprit qu’une partie d’un phénomène quelconque incluse dans le tout ne devient pas génétiquement sa partie, matérielle et spirituelle.

L’inflation (du latin inflatio – gonflement, croissance démesurée) désigne étymologiquement la croissance incontrôlée du papier-monnaie par l’État, qui conduit à l’appauvrissement des travailleurs. C’est le cas en macroéconomie, lorsque la croissance globale du papier-monnaie, quel que soit son propriétaire, est considérée comme une réussite. Cela a un effet réel sur le niveau de vie des travailleurs, en réduisant leurs capacités de consommation, qui ne disposent pas de beaucoup de capital. L’inflation est temporaire et varie d’un pays à l’autre. Le potentiel financier et économique réel d’un pays est mesuré par le pouvoir d’achat de sa population active (microéconomie). L’interaction de la macroéconomie avec la microéconomie, leur échange partiel contribue à la création d’un monde sans violence.

L’intelligence artificielle (du latin surrogatus – qui ne se substitue que partiellement à elle-même + du latin intellectus – capacité de penser de l’homme) signifie étymologiquement qu’elle n’est pas un analogue de l’intelligence humaine naturelle, bien que dans certaines actions limitées, l’intelligence artificielle dépasse même l’intelligence naturelle. En principe, l’intelligence artificielle est une imitation très relative de l’intelligence naturelle et n’est en principe pas capable de la remplacer, encore moins complètement. Ce n’est pas un hasard si le moment réel de la création de l’intelligence artificielle est toujours renvoyé à l’avenir, et si la date exacte de sa création n’est nullement précisée.
Le conservatisme (du latin conservatio) signifie étymologiquement l’attachement à la préservation de l’existant et à la restauration du dépassé, l’hostilité à toute innovation. L’acceptation inconditionnelle du conservatisme conduit à une stagnation évidente du développement, matériel et spirituel, voire à un retour au passé, qui a cessé d’être constructif.

La consolidation (du latin consolidatio – ensemble + consolidare – consolider) signifie étymologiquement l’unification étroite de différents pays à des fins militaires-agressives ou pacifiques. La consolidation à des fins pacifiques favorise la paix sans violence.
Corruption (du latin corruptio – corruption, vénalité) signifie étymologiquement la corruption, la vénalité du pouvoir à tous les niveaux et dans toutes ses manifestations, matérielles et spirituelles. Il est considéré comme une position inviolable que l’argent décide et ouvre tout. Il est vraiment impossible de faire quoi que ce soit sans pot-de-vin, et ce qui a été fait doit être justifié. Pour vaincre la corruption d’un pouvoir, il faut commencer par soi-même, à son propre niveau, c’est-à-dire que le pouvoir ne doit en aucun cas accepter ou donner de l’argent.
Multipolarité (du russe : много – plus d’un + du latin polus, « bi » du latin : deux – plus d’un + polus – « axe » à deux extrémités). Le « monde multipolaire » est essentiellement un monde « bipolaire », c’est-à-dire avec deux pôles « géopolitiques ». Un « axe » ne peut pas avoir plusieurs extrémités, c’est-à-dire plus de deux. Plusieurs signifie plus d’un, et plus d’un est exactement « bi » (deux). La « multipolarité », telle qu’elle est aujourd’hui interprétée par beaucoup, n’est pas propice à un monde sans violence. De plus, certains pays ont l’intention d’utiliser la multipolarité pour régler leurs comptes avec d’autres pays qu’ils considèrent comme leurs adversaires. Il va de soi que cela n’est pas propice à un monde sans violence.

Les régions, voire les pays, qui gravitent géopolitiquement et économiquement autour de l’un des deux pôles réels se désignent souvent sous le nom de « pôles ». Actuellement, il s’agit de la République populaire de Chine et des États-Unis.
Les intérêts nationaux sont considérés comme inhérents à tout pays essentiellement multinational et à tout peuple multinational. Dans le cas d’un pays multinational et d’un peuple multinational, on parle donc des intérêts d’une certaine nation, ce qui frise en fait le nationalisme, qui, à son tour, peut conduire au néo-nazisme idéologique. Nous ne devrions pas parler d’intérêts nationaux, mais d’intérêts de l’État et d’intérêts de tous les habitants d’un pays donné.

Le pragmatisme (du grec pragma – acte, action) signifie étymologiquement en politique une orientation consciente vers l’obtention de résultats concrets et pratiquement positifs, qui ont en même temps un caractère relativement privé. Dans une certaine mesure, le pragmatisme promeut la paix sans violence.
Le réalisme (du latin realis – réel au sens large, comme inimaginable, actuel, accessible et indépendant de la perception, direct et médiatisé) signifie étymologiquement en politique la pensée et les actions correspondant à la réalité, matérielle et spirituelle, et aux besoins essentiels de l’homme, matériels et spirituels. Directement et indirectement, le réalisme contribue à la formation et à l’établissement d’un monde sans violence.
La région (du latin regio – aire, partie) désigne étymologiquement un groupe de pays voisins qui forment ensemble une zone économique et géographique particulière du monde. Une région distincte n’est pas et ne peut pas être un « pôle » pour le monde entier.

La rémission (du latin remissio – arrêt) désigne étymologiquement un affaiblissement modéré du développement économique, temporaire au sens matériel et spirituel. Elle ne contribue pas vraiment à l’établissement d’une paix sans violence.
La sanction (du latin sanctio – approbation d’un acte par une autorité supérieure) désigne étymologiquement un décret inviolable, juridiquement justifié comme une punition temporaire et relativement privée, matérielle et spirituelle, imposée par une autorité supérieure à un ou plusieurs pays violant le droit international. Ce faisant, elle peut ne pas coïncider avec le droit qu’un État s’octroie, le plaçant au-dessus du droit international et justifiant ainsi l’arbitraire juridique dans le monde. L’objectif des sanctions n’est pas que les pays se punissent réciproquement en raison de leur animosité mutuelle. Les sanctions sont en principe destinées à encourager un pays ou un certain nombre de pays à s’engager sur la voie de l’instauration d’un monde sans violence.

Le séparatisme (du latin separatus – divisé) signifie étymologiquement qu’une partie de l’État qui s’est séparée de lui fait passer ses intérêts et ses aspirations pour les intérêts et les aspirations de l’État dans son ensemble. Dans ce cas, l’État protège ses propres intérêts, en remplaçant le peuple par ses véritables intérêts. Tout cela ne contribue en rien à l’instauration d’une paix sans violence.
La stabilité (du latin stabilis) signifie étymologiquement la stabilité, qui peut être de nature différente, à la fois conservatrice et en développement constant, progressive. C’est la stabilité progressive qui favorise la paix sans violence.
Stagnation (du latin stagnum – debout, gelé) signifie étymologiquement stagnation et immobilité, principalement dans l’économie, tout en étant de nature temporaire.
Souveraineté (de l’allemand Souveränität – indépendance) signifie étymologiquement la non-ingérence dans les affaires intérieures et les actions d’un État par tout autre État ou un certain nombre d’États – ingérence, matérielle et spirituelle. Cette non-ingérence a un caractère positif. En même temps, dans un certain sens, l’intervention non agressive en tant qu’échange d’expériences historiques mutuellement utiles entre États, matérielles et spirituelles, peut être positive. La souveraineté absolue conduit à l’auto-isolement, ce qui entrave le développement progressif d’un pays. La souveraineté est proposée pour être défendue exclusivement par des moyens militaires, ce qui ne contribue en rien à l’établissement d’un monde sans violence.
La numérisation (de l’arabe, du polonais cyfra – un signe conventionnel pour un nombre) signifie étymologiquement le remplacement complet par un chiffre de l’être humain, dont la spiritualité est relativement peu représentée dans toutes les activités humaines, alors que la spiritualité de tous les systèmes et structures est dominante et déterminante. Une telle tentative de remplacer complètement l’être humain par un chiffre est philosophiquement insoutenable. Aucune numérisation ne peut remplacer l’activité humaine de nature matérielle et spirituelle. La numérisation crée une sorte de « surveillance » et un « camp de concentration de la numérisation ». En fait, la numérisation ne contribue en rien à la création d’un monde sans violence, bien qu’elle puisse remplacer certaines fonctions relativement primitives liées à la définition numérique et à la sélection d’options.
Élite (du fr. élite – les meilleurs, les sélectionnés) désigne étymologiquement un ensemble de représentants éminents d’une partie de la société, engagés dans des activités matérielles et spirituelles. De nos jours, il serait plus juste de parler et d’écrire non pas sur l’élite en tant que phénomène et concept, mais sur la ploutocratie (du latin plutokratia – pouvoir des riches). Ce sont les ploutocrates qui possèdent et gèrent, dans les conditions modernes, la richesse, en fait toute la vie matérielle-économique et spirituelle-créative de la société. Le pouvoir est subordonné à la ploutocratie. Il est temps de mettre un terme à cette situation qui empêche clairement la création d’un monde sans violence.
L’interaction et le passage partiel de phénomènes tels que l’adéquation et l’identité, l’intégration et la géopolitique, le conservatisme et la stabilité, la stagnation et la rémission, l’un dans l’autre, se manifestent déjà clairement. Toutefois, cette interaction est de nature négative, car les éléments qui la composent sont déformés et limités de manière unilatérale dans leur interprétation.

Naturellement, ce Dictionnaire concis de terminologie peut être poursuivi et affiné. Ce droit est réservé par la FS, motivant philosophiquement et linguistiquement la nécessité vitale de créer un monde sans violence. L’humanité est maintenant confrontée au choix de la voie qu’elle va emprunter : militaire ou pacifique. C’est à tous les peuples et à chaque être humain de décider pour eux-mêmes. Les peuples du monde choisissent sans aucun doute un monde sans violence, matérielle et spirituelle.